Saturday, November 17, 2007

L'armée canadienne est coupable de torture en Afghanistan


 

Ottawa connaissait depuis longtemps les conditions afghanes (PC)
16 nov 2007

De substantiels documents fédéraux dévoilés cette semaine démontrent que le gouvernement Harper connaissait depuis longtemps les piètres conditions de détention dans les pénitenciers afghans, d'après ce que rapporte le Globe and Mail.

Ces documents constitués de quelque 1000 pages démontrent aussi qu'au moment où des ministres fédéraux niaient l'existence de preuves de ces mauvaises conditions, le Canada recueillait en Afghanistan des témoignages à cet effet auprès de prisonniers.

Cependant, une partie importante de ces documents sur des échanges de correspondance entre Ottawa, Kaboul et Kandahar demeure confidentielle.

C'est en avril dernier que les présumés abus et mauvaises conditions de détention ont été portés à l'attention du public canadien.

Or, parmi les documents, figure une note écrite en février dernier de la part de Linda Garwood-Filbert, inspectrice nouvellement en poste en Afghanistan pour les Services correctionnels canadiens. Elle réclamait de nouvelles paires de bottes en raison de la présence de mares de sang et de matières fécales sur le plancher de cellules.

Aucune explication n'a été fournie sur ces conditions sanitaires. La lettre de Mme Garwood-Filbert est reproduite par le journal.

Le Globe and Mail signale aussi quelques paragraphes des documents qui démontrent que les autorités fédérales canadiennes ont tenté de limiter les dégâts après avoir pris connaissance des faits.


Prisonniers afghans:
Des faits auraient été cachés (PC)
15 nov 2007

Des rapports détaillés, spécifiques, de sources de premier ordre, à propos d'actes de torture perpétrés sur des prisonniers afghans capturés par des Canadiens puis transférés à la police locale, étaient entre les mains du gouvernement conservateur 48 heures avant que les premiers articles à ce sujet ne se retrouvent dans les médias, le printemps dernier, démontrent des documents juridiques.

Alors que les ministres du cabinet Harper amoindrissaient l'importance ou niaient l'existence des allégations de torture, le gouvernement avait déjà en sa possession deux rapports dans lesquels des prisonniers se plaignaient qu'on leur avait marché dessus, qu'on leur avait donné des coups de pied alors qu'ils avaient la vue voilée, qu'on leur avait donné des chocs électriques ou qu'on les avait obligés à rester debout pendant plusieurs journées.

Pendant la première semaine du scandale, le premier ministre Stephen Harper et le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve de torture.

Des courriels internes du gouvernement et des rapports de situation préparés par des officiers canadiens à Kandahar, rendus publics dans le cadre d'une poursuite en Cour fédérale lancée par Amnistie internationale et l'association pour les libertés civiles de la Colombie-Britannique, démontrent que des diplomates et des enquêteurs avaient parlé à deux prisonniers qui leur avaient donné des témoignages précis le 25 avril 2007.

Ces témoignages ont été immédiatement transmis à Ottawa.

Les partis d'opposition se demandent maintenant jusqu'à quel point le gouvernement était au courant de ces allégations et à quel moment il a appris que les prisonniers capturés par les Canadiens puis transférés aux autorités afghanes étaient potentiellement torturés, à l'encontre du droit international.--


Prisonniers afghans:
Le ton monte à Ottawa (PC)
15 nov 2007

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, est sorti de ses gonds jeudi à la Chambre des communes. Excédé par une réponse du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, il l'a traité de «petit con».

Le ministre Bernier venait de se moquer du départ du bloquiste Maka Kotto pour Québec au lieu de répondre sérieusement à une question sur le sort des détenus afghans.

En entendant sa réplique, M. Duceppe a murmuré distinctement, «quel petit con que ce ministre», un commentaire capté par les micros de la Chambre des communes.

Interrogé à ce sujet à sa sortie, le chef bloquiste ne s'est pas repenti, bien au contraire. «Je l'inviterai à un dîner un de ces jours», a-t-il raillé. «Ce n'était pas politically correct mais c'est le fond de ma pensée».

D'autres élus semblent partager cette opinion. En entrevue à La Presse Canadienne, le chef libéral Stéphane Dion s'est dit «répulsé» par le comportement du ministre Bernier qui ne semble pas prendre ses responsabilités au sérieux.

«M. Duceppe a certainement eu tort de recourir à une insulte personnelle. On ne doit jamais faire ça. Mais il est extrêmement choquant de voir un ministre des Affaires étrangères jouer au cabotin alors que la responsabilité qui pèse sur ses épaules engage l'intégrité physique d'êtres humains qui sont peut-être torturés à l'heure où on se parle», a-t-il insisté.

Le député Denis Coderre, qui suit de près le dossier des détenus afghans, n'a pas hésité non plus.

«Maxime Bernier, c'est pathétique! (...) Ça fait les niaiseries! (...) Il ne connaît pas ses dossiers. Il a démontré qu'il est incapable de faire de la nuance. Et en plus, il n'est pas au courant de la situation», a-t-il déclaré.

La situation qui enflamme les députés de l'opposition: un nouveau cas de torture d'un prisonnier capturé par les militaires canadiens et remis aux autorités afghanes.

Libéraux, bloquistes et néo-démocrates réclament que cessent les transferts de ces détenus. Le gouvernement assure que les autorités afghanes enquêtent sur les incidents rapportés et que les mécanismes en place fonctionnent bien.--


Armée canadienne:
Bernier révèle un autre cas de brutalité potentielle contre un captif afghan (PC)
14 nov 2007

Un autre combattant taliban capturé par les Canadiens et remis aux mains des autorités afghanes pourrait avoir été maltraité.

C'est le ministre canadien des Affaires étrangères, Maxime Bernier, qui l'a révélé ce mercredi à la Chambre des Communes, en répondant à une question d'un député conservateur. Il a dit que le prisonnier était détenu dans des conditions jugées «préoccupantes» par les responsables canadiens.

Si la nouvelle est confirmée, cela portera à sept le nombre de plaintes reçues par les autorités canadiennes depuis qu'Ottawa a signé une nouvelle entente sur les transferts de prisonniers avec le gouvernement du président afghan Hamid Karzaï.

Selon des informations rapportées par les médias le printemps dernier, près d'une quarantaine de prisonniers - capturés par des militaires canadiens mais remis aux autorités locales - se sont plaints d'avoir été battus et torturés avant la signature de la nouvelle entente, en mai. Six autres cas ont fait surface depuis la conclusion de cet arrangement.

Si cette allégation a été révélée, cela prouve que la nouvelle entente avec le gouvernement afghan fonctionne, a affirmé M. Bernier en Chambre, ce mercredi.

Cet arrangement permet au Canada de vérifier le sort des prisonniers qu'il a capturés, ce qu'il ne pouvait pas faire avant le printemps dernier.

Les deux gouvernements - canadien et afghan - ont promis d'enquêter sur les allégations de mauvais traitements au printemps dernier, mais aucun résultat n'a été rendu public.

Selon le ministre Bernier, des représentants canadiens ont visité les prisons afghanes, incluant celles qui relèvent des services de sécurité afghans, à 32 reprises au cours des cinq derniers mois.

Le gouvernement Karzaï a annoncé ce mercredi qu'il examinerait les plaintes d'Amnistie internationale selon lesquelles la torture est systématiquement pratiquée dans les geôles afghanes.

Plus tôt cette semaine, l'organisation de défense des droits de la personne avait déploré des lacunes dans l'arrangement canadien sur les transferts de prisonniers, en disant qu'il n'empêche pas la torture, puisqu'il la détecte seulement après le fait.

Le groupe demande au Canada et aux autres pays de l'OTAN de cesser de remettre les combattants capturés aux geôliers afghans locaux.

Amnistie se bat actuellement en Cour fédérale pour tenter de faire cesser ces transferts.--


Enquête ouverte sur les accusations de torture en Afghanistan
14 nov 2007

Le gouvernement afghan a annoncé mercredi qu'il allait enquêter sérieusement sur les accusations de torture lancées cette semaine par Amnesty International à l'encontre des autorités afghanes.

«L'Afghanistan est opposée à toute torture physique et mentale et respecte toutes les dispositions internationales des droits de l'Homme qui sont également inscrites dans la constitution afghane», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Dans un rapport diffusé lundi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International affirme que les services de renseignement afghan «ont recours à la torture» et que les 37 pays membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) «peuvent se rendre complice des sévices infligés» en transférant des prisonniers à cette autorité.

En vertu d'un accord passé entre le gouvernement Karzaï et ces pays, les prisonniers capturés durant les affrontements sont transférés aux autorités afghanes.

L'ONG a demandé à l'Isaf de cesser pour l'instant les transferts de prisonniers.

Un porte-parole de l'Isaf, Nicholas Lunt, a jugé lors du point de presse hebdomadaire de la force mercredi que la surveillance des prisons était «sous la responsabilité des nations individuellement: ce n'est pas une tâche de l'Isaf».

«L'OTAN n'a pas de preuve de mauvais traitements et tortures systématiques de détenus remis aux autorités afghanes par l'Isaf», a ajouté M. Lunt.

Le porte-parole du président Hamid Karzai, Homayun Hamidzada, avait déclaré mardi que le gouvernement étudiait ce rapport.

«Les lois de l'Afghanistan n'autorisent pas la torture des prisonniers. S'ils sont torturés nous devons aborder cette question très sérieusement», a-t-il déclaré à l'AFP.

Hamid Karzaï avait déclaré la semaine dernière lors d'une conférence de hauts dirigeants de la police avoir été informé de cas de torture mais avait plaidé pour que même «les terroristes» soient traités humainement.--


Prisonniers afghans:
Amnistie émet des doutes sur l'enquête canadienne (PC)
12 nov 2007

Un nouveau rapport d'Amnistie internationale soulève des doutes au sujet de la réelle volonté du Canada de faire la lumière sur les allégations de torture de prisonniers afghans.

Aujourd'hui, le groupe de défense des droits humains a dit craindre que l'enquête lancée au printemps dernier par les autorités canadiennes sur les allégations de torture n'ait été ni «compétente», ni «impartiale».

Cette critique sévère fait partie du rapport de 51 pages sur le traitement des détenus capturés par l'OTAN en Afghanistan. On y accuse aussi le Canada d'entretenir le flou sur le nombre de rebelles capturés et confiés aux autorités afghanes locales.

Amnistie internationale demeure très préoccupé par le sort des détenus remis par l'OTAN aux autorités afghanes et craint qu'ils ne courent actuellement un risque élevé de torture et de mauvais traitements, mentionne le document rendu public lundi en Europe et en Amérique du Nord
.

L'expert canadien d'Amnistie sur l'Afghanistan a expliqué la sévérité de cette évaluation par les efforts persistants du gouvernement conservateur pour garder secrets les documents gouvernementaux sur les transferts de détenus.

D'autres pays, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Norvège et la Belgique, ont aussi été critiqués, notamment pour avoir perdu la trace de prisonniers remis aux services de sécurité afghans.

Les demandes faites en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, relativement aux détenus afghans, ont été rejetées pour cause de sécurité nationale. L'été dernier, des avocats fédéraux ont invoqué une disposition rarement utilisée pour empêcher des avocats d'Amnistie et de l'Association des libertés civiles de Colombie-Britannique de voir des documents de la Défense et des Affaires étrangères au sujet des captifs afghans. Ces deux organisations sont en Cour fédérale pour tenter de stopper les transferts de prisonniers.

Au printemps dernier, on a appris, selon des allégations rapportés dans les médias, qu'une trentaine de prisonniers remis aux autorités locales par des troupes canadiennes pourraient avoir été torturés, en dépit du fait qu'Ottawa avait signé une note garantissant leur sécurité. Ces révélations avaient amené le gouvernement conservateur à signer un accord amélioré sur les transferts avec le gouvernement afghan en mai, permettant aux Canadiens de suivre le sort fait aux prisonniers qu'ils capturent.

Mais selon Amnistie, cet accord ne protège pas véritablement les prisonniers contre la torture puisque la surveillance s'effectue après les faits.

Ni le ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier, ni des membres de son personnel n'étaient disponibles pour des commentaires.

Amnistie demande au Canada et aux autres pays de l'OTAN présents en Afghanistan de cesser de transférer leurs prisonniers aux autorités du pays, particulièrement à leurs services de renseignements.--

Canada violating Geneva treaty, MPs say, ALAN FREEMAN, Globe and Mail, nov 17 2007

Bill Clinton demande aux Canadiens de persister (PC)
13 nov 2007

La situation difficile dans laquelle se retrouvent les troupes canadiennes en Afghanistan est dûe en partie au fait que les États-Unis n'y ont pas envoyé suffisamment de soldats, mais le Canada doit y remplir sa mission coûte que coûte, a déclaré ce soir l'ex-président américain Bill Clinton.

M. Clinton, qui se trouvait en Ontario pour y prononcer un discours à l'ouverture du Sommet économique annuel de la province, a fait une pause lors de son allocution pour souligner le «bon travail» effectué par les troupes canadiennes en Afghanistan.

«Je me suis promis (...) que je ne viendrais plus au Canada sans vous remercier pour la participation de vos Forces armées en Afghanistan», a-t-il d'abord déclaré.

«Je sais que la situation est difficile et que les États-Unis l'ont empirée, d'après moi, en n'y envoyant pas suffisamment de soldats en raison de notre implication en Irak, mais vous avez pris la bonne décision», a ajouté M. Clinton.

Des sondages ont démontré que la majorité des Canadiens s'opposent à ce que les Forces armées demeurent en Afghanistan.--

Canada's Glaring Double Standards on Torture, 20 Jan 2008

Pourquoi Harper doit être jugé pour sédition
Le discours du Trône situe le retrait des troupes canadiennes en Afghanistan en 2011

Scandale: un discours du président Afghan dicté par Ottawa?

Témoignage d’un ex-US Marine de retour d’Irak. Jimmy Massey : «J’étais un assassin psychopathe», par Rosa Miriam Elizalde, Réseau Voltaire, 28 nov 2007

APA President defends U.S. psychologists' participation in torture
Stephen Soldz, Counterpunch, 06 Dec 2007